CONFÉRENCE-DÉBAT DU 6 AVRIL 2023 DE SAVOIE NOVA - LA SOBRIÉTÉ POUR L’EAU ET L’ÉNERGIE, LES DÉFIS POSÉS À NOS TERRITOIRES PAR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
Anne RIALHE d’AERE a été invitée comme intervenante, pour présenter la sobriété et ses enjeux, à la conférence de Savoie Nova du 6 avril 2023 à Barby, en Savoie.
Retrouvez les grandes lignes de l’intervention d’Anne RIALHE. Le texte ci-dessous n’est qu’un court aperçu de la sobriété, le temps de parole pour la conférence était de 15 minutes !
Le mot sobriété est aujourd’hui largement d’actualité. Il peut s’appliquer à tous nos besoins, dés qu’il y a une consommation. Dans cette conférence, on parle de sobriété énergétique et de sobriété sur l’eau.
Le concept est aujourd’hui tellement connu qu’on trouve facilement un peu partout maintenant des définitions de la sobriété, comme celle de l’ADEME, qui insiste sur le questionnement des besoins, et comment on y répond, en minimisant les impacts ; comme la définition d’EDF, un producteur et vendeur d’électricité, qui précise que c’est une démarche volontaire, du berceau à la tombe, de réduction de nos consommations d’énergie et que cela nous concerne tous. La guerre en Ukraine a en effet mis au centre des réflexions ce que le changement climatique n’arrivait pas à imposer.
La sobriété est un concept développé par Amory Lovins, enseignant, fondateur du Rocky Mountain Institute, à la fin des années 1980, connu sous le nom de « négaWatt », l’énergie que l’on ne consomme pas. C’est l’association négaWatt qui l’a introduite et popularisée en France. C’est la première étape du triptyque négaWatt.
4 types de sobriété peuvent être distingués :
- la sobriété structurelle, de nature collective, c’est l’ensemble des décisions qui permettent, ou pas, une modération de nos consommations d’énergie, en jouant sur l’organisation de l’espace et des contraintes temporelles. C’est la question de l’urbanisme, donc des choix politiques, d’organisation des espaces : où place-t-on une école, les lieux de travail ? A l’opposé des lieux d’habitation ou pour favoriser la mixité des usages ? Que prévoit-on pour se déplacer ? Une deux fois deux voies ? Ou plutôt des cheminements piétons et vélos ?
- la sobriété dimensionnelle, qui consiste, par rapport à un besoin, se déplacer, se loger, à y répondre avec la bonne taille, le bon dimensionnement de son véhicule, de son logement et en particulier à ne pas les sur-dimensionner. La plupart de nos véhicules sont dimensionnés pour transporter 5 personnes, alors que le taux moyen d’occupation de nos voitures, pour les déplacements de moins de 100 km, est de 1,43 pass/véh. On utilise au quotidien une voiture prévue pour traverser le pays pour les vacances, c’est dommage non ?
- la sobriété d’usage, c’est à quelle fréquence, à quel niveau, on utilise nos biens. Pour la voiture, c’est est-ce qu’on fait les petits déplacements en voiture ou en pied ou à vélo ? C’est aussi le niveau de température de consigne de nos systèmes de chauffage : 19°C ou bien plus ? C’est, dans notre salle de bain et notre baignoire, un bain ou une douche ? C’est la gestion des chargeurs de nos téléphones, de nos ordinateurs ? Branchés tout le temps ou juste le temps de la recharge ?
- enfin, la sobriété conviviale, c’est notre organisation collective pour mutualiser certains équipements. On parle souvent de l’exemple de la perceuse, qu’on peut partager à plusieurs ménages. On peut appliquer ce modèle, où on partage un usage, en co-propriété, par exemple aux voitures, qui servent 5% du temps ) !
Quelques exemples concrets d’actions de sobriété sont donnés ensuite. Ils concernent tant les ménages, vous et moi, que les collectivités et les entreprises.